Un inspecteur principal de la police locale de Bruxelles Midi condamné pour violence raciale
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a rendu, aujourd’hui, un jugement condamnant un inspecteur principal de la zone de police locale de Bruxelles – Midi qui était poursuivi dans deux affaires pour violence raciale. Pour le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme qui s’est constitué partie civile aux côtés des deux victimes, cette condamnation constitue un signal fort et souligne aussi la nécessité d'une sensibilisation permanente de la police dans leur lutte commune contre la violence raciale.
L’inspecteur principal était poursuivi par le parquet pour coups et blessures avec des motifs racistes dans deux affaires différentes. Dans un premier incident, suite à un différend avec un collègue de travail au poste de police, le prévenu aurait traité ce dernier de «bougnoule» (sic), un terme péjoratif stigmatisant l’origine maghrébine de son collègue.
En outre, le prévenu était également poursuivi pour avoir tenu des propos racistes identiques à l’encontre d’un autre homme qu'il avait arrêté lors d'une manifestation.
En se constituant partie civile, le Centre voulait s'assurer que les motivations racistes[1] dans le chef du prévenu feraient l’objet d’un examen approfondi pendant le procès. Le prévenu a été condamné à une amende et à une peine d’emprisonnement avec sursis ainsi qu’à des dommages et intérêts.
« Par cette condamnation, le tribunal a envoyé un signal important. Les délits de haine violents portent non seulement atteinte à la dignité de la victime, mais peuvent aussi inciter d'autres à adopter le même discours de haine et à commettre des infractions similaires. Un tel comportement est inacceptable, surtout de la police qui doit servir d’exemple dans notre société », a déclaré Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre. « La police est, depuis plusieurs années, un partenaire dans la lutte contre le racisme, la discrimination et les délits de haine. Nous avons conclu une convention avec la police afin de sensibiliser le corps de police au racisme et à la discrimination », poursuit-il. L'un des instruments les plus efficaces dans la lutte contre la violence raciale est en effet l'enregistrement de ces infractions par la police. Mais les policiers eux-mêmes ne peuvent discriminer ou commettre des délits de haine. Ces incidents montrent qu'un changement de mentalité reste d’actualité, mais ce genre de faits est minoritaire.
[1] Depuis 2003, certaines infractions peuvent se voir appliquer une peine plus lourde, lorsque l’un des motifs est a haine basée sur l’origine, la prétendue race ou la couleur de peau. Cette disposition s’applique aussi à l’orientation sexuelle, le handicap ou à d’autres critères protégés par les lois contre les discriminations.
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