Prendre en compte la diversité dans les soins de santé

Unia attire l’attention sur la nécessité de développer des politiques qui prennent en compte les différents aspects de la diversité, tant dans l’offre de services de soins que dans les formations des professionnels de la santé.

Assurer une prise en compte de la diversité des publics au sein du secteur des soins de santé (patients/usagers/résidents)

Il est nécessaire de tendre vers une politique d'accès aux soins davantage inclusive et prêtant une attention particulière à l'hétérogénéité des publics, aux groupes les plus vulnérables, ainsi qu'à l'égalité de traitement. Pour ce faire, Unia demande au secteur de la santé de déployer des approches individualisées et narratives, et de développer au sein des différents types d'institutions (hôpitaux, maisons de repos…) des offres de soins adaptées à tous les groupes de population, quel que soit leur profil (origine, orientation sexuelle, type de handicap...).

Parmi les dispositifs qui pourraient être envisagés : renforcer dans les institutions de santé le recours à des médiateurs interculturels et/ou interprètes, en ce compris en langue des signes, ou encore mettre en place un mécanisme permettant aux personnes sourdes de prendre des rendez-vous par mail ou par formulaire électronique.

Dans le secteur des maisons de repos, il est nécessaire de prévoir une offre adaptée plus large de services aux niveaux alimentaire et des loisirs… Une attention particulière doit également être portée à la question de l’accompagnement en fin de vie. Dans ce cadre, il est primordial pour la dignité de chacun de tenir compte des convictions philosophiques et/ou religieuses.

Evaluer les conséquences du remplacement de l’accord de coopération IZOM en Communauté germanophone

L’accord de coopération IZOM (« Integratie zorg op maat » ou « Soins de santé sur mesure »), qui permettait à des Belges habitant les Provinces de Liège et du Limbourg de se faire soigner en Allemagne ou aux Pays-Bas, tout en bénéficiant de formalités administratives assouplies, a pris fin le 30 juin 2017. La Communauté germanophone a conclu un nouvel accord intitulé Ostbelgien-Regelung. Ce protocole s’applique exclusivement aux personnes résidant dans les communes d’Eupen, La Calamine, Lontzen, Raeren, Amblève, Bullange, Burg-Reuland, Butgenbach, Saint Vith, Malmedy, Waimes, Baelen, Plombières et Welkenraedt pour des consultations dans les régions d’Aix-la-Chapelle, Bitburg-Prüm et Daun. Désormais, les patients sont confrontés à des démarches administratives plus conséquentes et doivent, dans certains cas, avancer l’argent des consultations.

Unia demande qu’une évaluation soit menée afin de mesurer précisément les effets du nouvel accord sur l’accès aux soins de santé des personnes concernées. Il s’agit de veiller à ce que ce nouvel accord n’empêche pas l’accès aux soins de santé de certains groupes de la population pour des raisons liées à la fortune, à l’origine sociale ou à la langue, qui sont tous des critères protégés par la législation antidiscrimination.

Former le personnel d'aide et de soin aux compétences transculturelles

L’acquisition de compétences cliniques transculturelles favorise la qualité de la prise en charge des patients migrants ou d’origine étrangère, et limite le risque d’inégalités en termes d’accès et de qualité des soins. Les bénéfices de l’acquisition de telles compétences ne se limitent pas à la prise en charge des seuls patients ayant un passé migratoire. Il s'agit également pour le personnel soignant d'une opportunité de s’interroger sur sa pratique et d’améliorer la prise en charge de l’ensemble des patients. Unia demande aux pouvoirs communautaires d'intégrer des formations aux compétences transculturelles dans les cursus à destination des infirmiers, des médecins, et de l’ensemble des professions paramédicales.

Lutter contre l’ethnostratification de certaines fonctions au sein du secteur de l'aide sociale et des soins de santé

Le secteur de l'aide sociale et des soins de santé est confronté à l’ethnostratification de certaines fonctions parmi les moins qualifiées (aide familiale, aide-soignante, aide-ménagère...), principalement occupées par des femmes d’origine étrangère. Ces fonctions ont pour point commun de se situer au cœur de rapports sociaux défavorables et de ne pas être reconnues. Cette situation illustre les processus d'intersectionnalité qui traversent notre société où certaines personnes subissent simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination.

Unia demande aux différentes entités de lutter contre les discriminations subies par les travailleuses du secteur de l'aide sociale et des soins, et de revaloriser leur travail. Une meilleure reconnaissance sociale et financière de ces professions permettrait de valoriser les fonctions indispensables que remplissent ces femmes et par conséquent de favoriser leur émancipation.